Sans filtre



Avec le temps le goût des imperfections s'affine, sensible aux petits riens, aux beautés fragiles. Il s'affirme, sûrement, à mesure qu'il dédaigne l'insipide idéal.
Les vagabondages du fol espoir fanent en même temps que les errances du désespoir, le simple apparaît, abrupte. Le vrai se dénude par à coups. Nous le sentons, là, diffus, sans forme, dans son essence impalpable.
L'absolu aussi se dévoile, a priori grandiose et idéel, qui n'a pas vécu. S'il vit, il se confronte. Les événements et l'expérience lui soufflent des mots sages et sévères. Il se ride et s'incline devant ce qui est.
À l'amour de l'absolu succède peut-être l'amour.


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