Des-espoir salutaire


Les attentes secrètes sont les plus folles ; desfois je lutte pour les ignorer. Mais elles sont bel et bien là, tenaces, d'une tenacité surprenante et moi, leur esclave.

Avec naïveté je tente d'en réchapper et cultive le désespoir avec élégance et savoir-faire, parviens à inventer d'habiles subterfuges pour contrer leurs assauts et distraire enfin mon âme.

J'arrive même à y croire parfois, que je n'espère rien.


Ode o déglingos


Ode o fou ki balad dans la ville
À celui ki chantonne et celle ki fume
Ode o courageux qui dort dans le froid ki a bravé les codes de la dignité pour dégoter sa liberté
Ode o fou qui son harmonica dégaine pour blueser une note sans en faire tout un plat
Ode o bars et à leur patience face à tous nos déboires kon boit kon trinque après un long hiver
Ode à celui ki crake qui rit de sa folie de n'avoir jamais ri
Ode à celui qui rit et rit et rit
Ode à tous les vivants qui disent à leur manière les choses de la vie


A fleur de maux



Au gré du rythme intrépide des mouvements intérieurs, je fais surface et alterne sans cesse d'agitation à repos, de repos à agitation. Écarquillés, les yeux, de voir, de s'apercevoir, de naître, de n'être pas au courant, une simple brise et je vacille, le mythe du paradis perdu, et pourtant. Je mène un combat insensé pour tenir debout et rire, rire de même, comme s'il n'y avait au fond pas mieux à faire que l'essentiel est là rire et aimer quand même, sans penser à mal, sans panser les maux. Un bras ou une jambe arrachés continuer quand même ; le cerveau, le cœur arrachés tenir bon. La dignité... Rire de toutes ses dents, les laisser tomber et rire plus fort indéniablement jusqu'à la mort après cette franche vie inévitée.