Être avec toi


Des fois j'essaie de sentir ta présence.

            C'est doux de savoir que tu existes.

Je rêve de m'endormir sereine, tête lourde sur ton épaule,
se laisser aller à deux pour la nuit.

            Se caresser jusqu'à dormir.

S'aimer le matin, tes mots, tes confidences,
comment tu te sens aujourd'hui, de quoi tu as envie.

Voir ton visage, te regarder longtemps, nos regards ensemble,
des mots tout doucement et des silences.

            Longtemps, à s'y perdre, à s'oublier.

S'embrasser, sentir nos lèvres, nos odeurs. Revenir à nous.


Handicap mortel


je veux dire
quel bon moment j'ai passé avec toi
on r'met ça on passe une semaine sous la couette
tu sais que tu me plais !

et je dis
bah euh je voulais te voir euh
te parler euh
tu sais euh la dernière fois euh
ben j'voulais t'dire euh
que j'aurais dû t'dire euh
quand est-ce qu'on s'revoit ?

Oh !


Il est dit qu'ici bas on vit. Il est dit que cela commence par effusion de corps hormonés qui se glissent l'un dans l'autre. Avec passion ou pas. Avec amour ou pas. Drôlement. Habilement. Gauchement. Violemment. Intensément ou vaguement. Joueuesement. Oui, joueusement !!! Ils rient. Ou pas, car ils sont parfois timides, coincés, peureux. L'intime de l'autre si nouveau, inconnu. L'insobriété planante a parfois aidés à s'emboîter.

Troublant boléro


je ne peux plus te regarder
mon regard fuit
mes doigts tremblent
je t'écoute à peine,
on pourrait se dire n'importe quoi juste pour parler ensemble
tu t'approches de moi, je ne sais plus quoi faire
tendrement gênée

Légèreté


Un lion aux cheveux noirs
yeux de braise
le pas alerte
il dit :
« La vie c'est pas sérieux. »
Il chante à tue-tête
et crie sa rage de vivre.
« Viens ! Dansons ! »
Et je chavire.


Je t'en prie


Viendras-tu me chercher, Souverain de mon cœur,
Maître dévastateur que j'ai feins d'oublier ?
Ou dois-je provoquer en toi une telle fureur
Qu'accablé de douleur tu viennes me consoler ?

Viendras-tu m'écouter dans toute ma douleur,
Ou devrais-je arracher à ton âme quelques pleurs,
Pour que d'une douce terreur tu viennes m'accabler,
Que mes lèvres tu effleures d'un éternel baiser ?

Je serai ton empire et tu seras mon roi,
Oui, tu seras ma loi jusqu'à ce que j'expire.
La mort de mes soupirs ne peut éteindre la voix,
Elle me rapproche de toi ; je peux t'appartenir.

Exerce ta puissance, ô toi mon élixir,
Conforte mon obsession, règne sur mon cœur,
Et puisses-tu m'envahir moi et mon innocence,
De ta suprême grandeur, de ton extrême passion !


Un type

 
Posé et peu bavard.

Observateur, non critique, il laisse un peu aller son apparence physique,
peu lui importe le regard des autres.

Il diffuse son bien-être.

Les questions il les laisse venir quand elles se posent, sans inquiétude.
Juste, elles sont là.

Il est très sensible. Il aime. Rien n'est grave.

En lui, c'est fluide, il capte les mouvements du monde sans s'agiter.
Réfléchi, c'est un sens inné.

Là, tranquille au milieu des autres.

Un nuage moelleux de par sa foi sans limites


Dulzuras de cada dia


hola cariñito
hola guapita
¿ que tal amorcito ?
hola chiquillos
nos vemos prontico
¡ ay hermano !
un abrazito antes de irnos
me alegro
suerte preciosa
cuídate
que te vaya bien hermosa

estas pequeñas palabras que te hacen sentir más suave la vida,
que encariñan tus dias...


Besoin, envie


besoin de toi
besoin de calme
besoin de manger
besoin d'une cabane où me réfugier
besoin de parler
besoin d'être seule
besoin de soleil
besoin de rêves
besoin de parler sans cesse, d'envahir
besoin de parler de moi
besoin d'être reconnu
besoin de me justifier
besoin de me plaindre
besoin de critiquer
besoin de reprocher aux autres
besoin de me sentir au-dessus de tout ça
besoin de paix
besoin de bonne conscience
besoin de remettre en question
besoin de casser les valeurs admises comme « le bien »
besoin de repères
besoin de prise de tête ?
besoin de temps
besoin de simplicité
envie de liberté
envie d'amour

besoin, envie

envie de toi
envie de calme
envie de parler
envie d'être seule
envie de soleil
envie de rêves

envie de paix
envie de simplicité

besoin de liberté
besoin d'amour


je ne suis qu'une moitié,

condamnée malgré moi à la recherche de l'autre.
je ne suis qu'une moitié ?


Peur d'ailleurs



Un nouveau petit paradis à peine découvert les peurs enfouies se glissent pour troubler sommeil.

Ventre noué, se sentir petit emporté par l'océan,
imaginer la violence d'un tsunami en écoutant, à chaque instant,
les vagues se casser sur la plage à quelques pas du lit.

Lutter pour oser allumer la lampe, affronter ses imaginaires, 
aller faire cent pas dans ce dehors si sombre,
enfin, se soulager.

Rebrousser chemin,
avoir peur d'un chat…
retourner dormir dans cet endroit tellement serein.

Cape Coast, Ghana, 2004



Jours et nuits



Bleus violets colorés teintés
L'âme du siècle
La mer emportée
Le cœur de l'homme
De toi de moi
Théâtre de la vie
Respire, et au ryhtme des battements, 
Trouver des mots cinglants
Qui sonnent et qui résonnent

Rêver les courbes et les couleurs
D'une toile précieuse
Tissée de fibres danses

 

Réaliser nos rêves d'enfants



       Petit à petit façonner les pierres.
Les empiler, s'arrêter pour jouer, 
       tout casser puis recommencer
avec tous les enfants du quartier.
       Faire une grande tour où chacun grimpe
et observe dans le silence
       les pays lointains qui sont le reflet 
de sa tête et de son cœur.

       Les ailes du jeune perché poussent pour enfin se laisser aller dans l'élan,
pour enfin voler. 
       Cet élan, combien de fois l'enfant l'avait connu, le cœur palpitant 
sans oser l'écouter,
       il l'avait à chaque fois replié en quatre pour le cacher tout au fond
du fond de son cœur.